Etape 38 - Angkor - Le mystérieux temple Preah Khan
Jeudi 1er février 2018. Voici maintenant le temple Preah Khan***. Autant le dire tout de suite, un de mes coups de coeur parmi les nombreux temples d'Angkor. Beaucoup moins visité de la Bayon, Angkor Wat ou le Baphuon, il ne ressemble pourtant à aucun autre. Ici, pas de temple-montagne, mais un ensemble monastique qui s'étendait à sa construction sur plus de 56 hectares !

Pour cette visite, je bénéficie en outre de la magnifique lumière hivernale, blonde à souhait en cette fin d'après-midi, qui n'écrase en rien les édifice, mais au contraire les met en évidence tout en les patinant.

Bien plus qu’un temple, il témoigne de l’organisation d’une petite cité qui intégrait notamment une université. Le Preah Khan (« épée sacrée » en khmer) était un complexe monastique bouddhiste nommé Jayaçri (« victoire glorieuse » en sanskrit) en l'honneur de la victoire sur les Chams de Jayavarman VII qui l'érigea en 1191.

Cette ville antique, capitale provisoire pendant la construction d'Ankgor Thom, tout comme le monastère fut terminée après que Jayavarman VII se fut installé dans son nouveau palais (1190). La ville était alors entourée d'immenses douves et son monastère abritait quelque 430 divinités. Son personnel engloutissait quelque 10 tonnes de riz par jour !

Aujourd'hui grignoté par quelques fromagers qui ont profité de l'abandon passé pour allonger leurs immenses racines au gré des ruines, ce temple était pourtant l'un des plus importants centres monastiques bouddhistes.

Les 5.324 villages alentour comptaient près de 100.000 âmes (97.840, précise une stèle) dont plus de 47.000 personnes étaient attachées à l'entretien du temple, 4.506 cuisiniers et 1.000 danseuses ! Les habitations étaient disséminés dans la forêt autour du temple.

Ce temple « à plat » est entouré d'une première enceinte d'environ 800 m sur 700 pour 5 m de haut, elle-même bordée de douves de plus de 20 m de large. Le complexe est formé d'une multitude de constructions réalisées à plat, dont l'enchevêtrement est assez complexe, du fait des diverses fondations religieuses qui y ont été édifiées.

Les chaussées dallées qui franchissent les douves sont, comme à Angkor Thom, ornées de balustrades composées de géants fabuleux (deva) tenant un nāga. Originalité, le soubassement de ces chaussées est orné de bas-reliefs.

Au centre du temple se drese un magnigique lingam aux trois formes : rond en dessous pour Shiva, , octogonnal pour Vishnou et carré pour Brahma.

On pénètre dans le temple par l'entrée Est, où on longe une chaussée encadrée de plots où figuraient des bas-reliefs de bouddhas, tous détruits par les Brahamistes au XIIIe siècle...





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